lundi 21 mars 2011

Semana 2 (y media...)

Belgrano-Chacarita
Mamá, ¿los autos son seres que atacan al hombre para defenderse de qué?


Les histoires de Mafalda font parfois allusion à la pollution et à la présence agressive de l'auto en ville. Buenos Aires est en effet un lieu considérablement pollué, entre autres parce que la pensée écologiste tarde à s'installer dans les moeurs. Par exemple, les infrastructures permettant le recyclage sont limitées. Toutefois, l'achat d'objets usagés me semble être plus coutumier qu'en Amérique du Nord. Et si les amas de déchets et le smog font partie du quotidien et que les parcs n'abondent pas (en fait, si, mais ils s'agglomèrent principalement dans la même zone), nombreuses sont les rues où de grands arbres centenaires (surtout des platanes) sous-tendent une toile verdoyante d'où émanent les cris des perroquets. Quant à la circulation routière, j'ai fini par comprendre que les panneaux rouges octogonaux qui portent l'inscription PARE ne sont que décoratifs, puis je me découvre des qualités de yogi quand, en plein trafic, je me trouve dans un taxi qui traverse six voix en moins de six secondes sur l'avenue 9 de Julio.




L'Obélisque, au coeur de l'avenue 9 de julio

L'avenue 9 de Julio est l'artère la plus imposante du centre-ville et ne comporte pas moins de 18 voix. 18... En son centre, se trouve le fameux Obelisco. Achalandée par un lot massif de voitures et d'autobus, la place n'a rien de bucolique, mais elle est heureusement agrémentée de rangées de palos borrachos, des arbres très répandus dans la ville et très fascinants à mon avis. Actuellement en floraison (comme beaucoup d'autres variétés dans la ville), ces arbres arborent de grandes fleurs et produisent de gros fruits dont le contenu fibreux est parfois utilisé pour embourrer les oreillers. Pour résister aux périodes de sécheresse, leur tronc serait gorgé d'eau, ce qui leur donne des formes surprenantes et variées d'un spécimen à l'autre. Enfin, l'écorce est verte pour permettre la photosynthèse une fois les feuilles tombées. Bon, Wikipédia aurait pu vous dire tout ça, mais c'est bien plus intéressant de le lire sur mon blogue, non?
Écorce de palo borracho

Fleurs de palo borracho


Caminito, La Boca

J'ai visité la célèbre rue Caminito dont les maisons de tôle colorée sont connues à travers le monde. Bien franchement, je n'ai pas particulièrement apprécié. C'est presque moins intéressant que de visiter le Vieux-Montréal: c'est joli, riche d'un point de vue historique, mais ultra touristique et aucunement authentique. Et les couleurs m'ont paru moins intenses que sur toutes les images qui vantent l'attraction. Ça m'a laissé une drôle d'impression... Comme si au fil du temps, les flashs photo avaient délavé les couleurs de la tôle... Puis, on fait bien vite le tour, puisque dès qu'on sort du petit périmètre coloré, on tombe dans le vrai quartier de la Boca, celui qui est réellement pauvre et malheureusement dangereux. Même Agostina ne voulait pas y aller si on était seulement trois.

Du reste, je pourrais vous parler de bien d'autres spécifités culturelles que j'ai eu la chance de voir, goûter, sentir et vivre (maté, tango, parilla, etc), mais ce sera pour les prochains récits. De toute façon, bien que j'aie conversé plus en profondeur avec certains Argentins, ma perspective globale demeure extrinsèque. Je reviendrai donc sur certains thèmes quand je les aurai vécus de plus près. Pour l'instant, je vous laisse visualiser une sélection de photos, dont quelques unes qui ont été prises dans la boutique Cualquier Verdura. Alors que nous déambulions au hasard dans les rues de San Telmo, Alex et moi sommes entrés dans la boutique, intrigués par la musique qui y jouait. Ne nous attendant pas à...ça, nous avons visité les lieux et observé la marchandise, puis nous sommes ressortis légèrement pantois, nous demandant si on ne venait pas de rêver!
Cualquier Verdura - Sandra, quand je te ferai une commande pour 
ma première maison, c'est des vitraux comme ça que je veux!

Cualquier Verdura
Sur notre terrasse, Matias préparant le charbon
dans la parilla avec une technique drôlement
minutieuse. Pendant ce temps, moi et Alex scrutions
ses moindres faits et gestes... Je crois qu'il commençait
à craindre un peu pour son honneur de mâle argentin,
mais heureusement pour notre appétit, sa stratégie
s'est avérée efficace!
Cualquier Verdura

Bob! Ça, je l'ai acheté dans un parc en pensant à 
toi: No transar - Organa de Prensa del Partido 
Revolucionario (marxista leninista)

Notre errance clandestine dans le Palacio Barolo


Devant le Palacio del Congreso... Agostina disait
qu'on devait jouer les touristes jusqu'au bout! À noter,
derrière nos deux chers touristes finis, les médaillons
qui encerclent la figure ornementale du portail et
qui symbolisent chacune des VINGT-TROIS (!)
provinces de la République.


Leçon de tango à la milonga La Catedral




mercredi 16 mars 2011

Semana 1

-¡SOY UN CONVENCIDO DE QUE ESTE AÑO QUE VIENE SERA SENCIONAL! 
- ¿Por qué, Felipe? 
-...¡Vos siempre con argumentos para derrumbarle el optimismo a uno!

Puerto Limón
J'ai vécu mes premiers jours portée par l'excitation, la curiosité, la soif, l'étonnement, mais l'humeur fragile. Je me sens l'enthousiasme autant précaire que l'optimisme de Felipe! Je fus une arrivante drôlement contemplative, solitaire et tranquille cette semaine. C'est sans doute l'appréhension. Ce n'est pas tellement la peur des risques liés à la vie urbaine en Amérique latine, quoique après qu'on me l'ait martelé de toutes parts (PRU-DEN-CIA!!!), je sens que ça me coûtera une certaine adaptation avant que la vigilance ne soit une habitude. Mais l'objet de mes craintes provient de l'océan de possibilités à l'horizon, autant d'avenues prometteuses que de détours un peu moins reluisants. L'ensemble de mon séjour pourrait s'avérer extraordinaire, catastrophique, un peu des deux ou ridiculement ordinaire, mais tout dépend de moi. Avec, en ce moment, assez peu d'énergie, je ne sais pas si j'aurai l'aplomb de multiplier les initiatives qui me seraient profitables. Mais au fond...ce n'est qu'un défi de plus... J'aime les défis. :) 

J'ai passé mes deux premières nuits au Puerto Limón, une sympathique auberge située dans le quartier de San Telmo, le supposé berceau du tango. Je n'ai malheureusement pas profité pleinement du quartier, préoccupée par la recherche d'un logement, mais j'ai tout de même passé du bon temps avec les autres voyageurs, surtout des sudacas (Chili, Colombie, Pérou, Brésil...), mais aussi plusieurs Européens.

Chez moi, le hamac pour se prélasser sur notre patio...
Mon logement a le mérite de se trouver dans un quartier tranquille plutôt proche de l'université. Par ailleurs, disons que mes standards de propreté ont baissé d'un cran... Mariano (mon proprio, chic type vivant dans un monde parallèle au nôtre...) a bien ri quand il m'a vue sautiller devant la première coquerelle que je voyais de toute ma vie. Et je ne me fais pas encore aux odeurs, mais ça, c'est généralisé à toute la ville, puisque même les coquets quartiers bourgeois empestent par des jours de telle chaleur. Par contre, j'ai l'immense bonheur d'être tombée sur une perle de coloc: une femme ultra charmante et généreuse qui massacre joyeusement le castellano dans la pure tradition argentine. J'apprends beaucoup! Et on a des bijoux de conversations.