Moi qui gambade sur la plage à Triunfo de la Cruz! Crédit: Élyse Brodeur-Magna |
Lecture sous les palmiers,
balades sur la plage déserte, baignade dans les vagues chaudes, roupillons
calés dans un hamac, bâfrées de fruits de mer et riz à la noix de coco… Ça fait
rêver, non? On avait du mal à y croire, mais ça résume bel et bien notre
semaine de vacances hors de notre communauté d’accueil et loin des hordes de
touristes. Nous nous préparions à séjourner dans deux villages côtiers avec
l’intention louable d’explorer la région, mais nous n’avons pas tardé à
embrasser le rythme local : l’art d’être cool et relax à son apogée. Il y
avait longtemps que je ne m’étais offert une telle oisiveté. S’y est ajouté le
bonheur de rencontrer un contraste culturel étonnant au sein d’un même pays; le
peuple garifuna est vrai, chaleureux, décontracté et riche d’une identité
ancestrale distincte. D’ailleurs, il évoque très bien l’idée que je me fais du
continent africain.
Nous sommes descendues en
flottant de notre nuage pour retrouver notre bande de petits garnements. Ouf…
Pour être franche le retour au Hogar ne fut pas tout de repos!
En répétition avec le nouveau groupe Crédit: Andréann Lahaie |
Tout d’abord nous en
étions à effectuer l’échange entre nos deux groupes de jeunes. En théâtre, cela
impliquait de recommencer à neuf
avec, cette fois, aucun projet sur lequel s’appuyer. La première phase du
processus de création peut parfois tourmenter autant qu’exalter. C’est bon
sentir qu’on détient les rênes, qu’on est libre d’aller où bon nous semble.
Mais ça provoque également le vertige que de choisir les éléments qui
sous-tendront les trois prochaines semaines de travail, surtout lorsqu’on
souhaite que les enfants s’approprient suffisamment le projet pour qu’il
perdure malgré notre départ. En d’autres mots, tu veux pas manquer ta shot!
Parallèlement, plusieurs
d’entre nous ont traversé des épisodes agrémentés d’un ensemble de symptômes
sympathiques (nausées, étourdissements, problèmes de digestion, migraines…)
vraisemblablement attribuables à notre médication antipaludéenne. Le tout fut
couronné par la surprise réjouissante d’apprendre que la pompe du village était
kaput et que nous serions ainsi privées de l’arrivée d’eau déjà rare et
arbitraire. Je vous épargnerai les détails, mais vous pouvez vous figurer le
moral de nos troupes qui doivent économiser le peu d’eau qu’il nous reste, au
moment précis où la moitié d’entre nous sont aux prises avec des turbulences
gastriques…
Enfin, il y avait l’effet
incontournable du trois-quarts. Selon ma théorie que j’ai fondée sur des
constantes observées au fil d’expériences très poussées, le troisième quart d’un
séjour à l’étranger serait généralement le plus éprouvant. C’est là qu’on est
plus susceptible de lassitude, de nostalgie et d’abattement. Ajoutez les
facteurs susmentionnés et vous récoltez l’effet trois-quarts à son zénith! Mais
tout est bien qui finit bien puisque nous entrons maintenant dans le dernier
quart, soit l’un des trois meilleurs!!...
Pour ma part, j’ai
effectivement repris du poil de la bête et nos nouveaux projets en théâtre
m’enthousiasment malgré les difficultés qu’ils comportent. Nous préparons une
courte pièce intégrant les marionnettes que les jeunes ont conçues lors d’une
activité du volet « Arts visuels », en plus d’une interprétation
imagée du poème d’Alfonso Guillén Zelaya, Lo esencial. Par ailleurs, nous avons consenti à suivre quelques
leçons de danse folklorique afin que nos petits hommes aient l’opportunité
d’apprendre les pas avec des partenaires.
Je vous laisse sur
quelques photos magnifiques prises par Élyse le 20 juillet, Día de Lempira, une fête honorant le héros indigène de l’histoire
hondurienne.
Concours de costumes |
Josué |
Rolando, qu'on a élu comme grand gagnant! |
Emerson |