Déjà une semaine. Ou un mois? Une fois au
lit, les événements de la matinée semblent s'être produits quelques jours
auparavant. Notre première semaine fut allouée aux observations et à la
rencontre des enfants. Leurs journées sont réglées seront un horaire précis et
des règles bien établies:
5h- Certains se lèvent pour les corvées
matinales comme la traite des vaches.
6h- Tous se lèvent
7h- Petit déjeuner (incluant souvent des
frijoles... au grand dam de notre estomac!)
8h- Heure de la classe
12h- Dîner (incluant aussi souvent des
frijoles...)
13h- Ateliers: boulangerie, menuiserie,
travaux d'entretien, agriculture, artisanat.
15h- Ateliers spirituels certains jours, ou
sinon un temps libre souvent meublé d'une partie féroce de futból
17h- Souper
(comprenant fréquemment des frijoles...)
18h- Travaux
scolaires
19h- Temps libre
21h- Coucher
De plus, au fil
de la journée, chaque enfant assume certaines responsabilités qui contribuent
au bon fonctionnement du Hogar (surveiller les vaches, veiller à ce que les
oiseaux ne mangent pas les poissons, vendre du pain à la Colonia de Divina
Providencia, etc).
Nous nous sommes
donc insinuées dans leur routine, observant le déroulement de leurs classes,
donnant un coup de main dans leurs ateliers, discutant avec eux pendant les
repas et jouant dès qu'ils n'étaient plus affairés par leur besogne. Les
nombreux moment passés avec un ou plusieurs enfants s’enfilent rapidement en un
chapelet de souvenirs. D'où l'impression d'avoir séjourné ici une éternité.
Je commence ainsi
à mieux connaître les 42 petits hommes. Après trois jours, j'arrivais enfin à
tous les nommer et à saisir un peu mieux la personnalité de certains, surtout
les plus dégourdis qui n'hésitaient pas à nous aborder. Or, nous étions si
souvent submergées par le torrent d'attention qui nous provenait de ceux-ci,
qu'il m'en fallut davantage pour connaître ceux à la mine plus effacée. Mais
l'énervement suscité par notre arrivée finit enfin par s'atténuer et je trouvai
le souffle pour approcher ceux qui lorgnaient de loin nos échanges avec envie.
Il ne s'agissait souvent que de tendre un bras, poser une question ou donner la
chance de participer à un jeu comme les autres pour qu'ils ne m'enveloppent à
leur tour d'une étreinte chaleureuse et qu'ils ne manifestent l'envie
d'échanger.
Notre présence
sortant désormais moins de l'ordinaire, certaines problématiques ressortent
plus visiblement, telles que la violence entre les enfants, les problèmes de
comportement, les difficultés d'apprentissage, ou les troubles de langage. Lors de notre seconde réunion avec le
personnel du Hogar, nous avons pu
rapporter nos observations et présenter diverses propositions quant à la forme
que le projet pourrait avoir. Don José nous a exhortées en faisant remarquer
que ces problèmes observés formaient justement la raison d'être du projet et du
Hogar même.
Nous voici donc
prêtes à entamer cette semaine-chantier pendant laquelle nous définirons plus
concrètement les bases du projet et ferons une entrée en matière avec les
enfants.
P.S. J'essaierai d'ajouter des photos le plus vite possible!