samedi 16 juin 2012

11 juin - Jour 8


Déjà une semaine. Ou un mois? Une fois au lit, les événements de la matinée semblent s'être produits quelques jours auparavant. Notre première semaine fut allouée aux observations et à la rencontre des enfants. Leurs journées sont réglées seront un horaire précis et des règles bien établies:

5h- Certains se lèvent pour les corvées matinales comme la traite des vaches.
6h- Tous se lèvent
7h- Petit déjeuner (incluant souvent des frijoles... au grand dam de notre estomac!)
8h- Heure de la classe
12h- Dîner (incluant aussi souvent des frijoles...)
13h- Ateliers: boulangerie, menuiserie, travaux d'entretien, agriculture, artisanat.
15h- Ateliers spirituels certains jours, ou sinon un temps libre souvent meublé d'une partie féroce de futból
17h- Souper (comprenant fréquemment des frijoles...)
18h- Travaux scolaires
19h- Temps libre
21h- Coucher

De plus, au fil de la journée, chaque enfant assume certaines responsabilités qui contribuent au bon fonctionnement du Hogar (surveiller les vaches, veiller à ce que les oiseaux ne mangent pas les poissons, vendre du pain à la Colonia de Divina Providencia, etc).

Nous nous sommes donc insinuées dans leur routine, observant le déroulement de leurs classes, donnant un coup de main dans leurs ateliers, discutant avec eux pendant les repas et jouant dès qu'ils n'étaient plus affairés par leur besogne. Les nombreux moment passés avec un ou plusieurs enfants s’enfilent rapidement en un chapelet de souvenirs. D'où l'impression d'avoir séjourné ici une éternité.

Je commence ainsi à mieux connaître les 42 petits hommes. Après trois jours, j'arrivais enfin à tous les nommer et à saisir un peu mieux la personnalité de certains, surtout les plus dégourdis qui n'hésitaient pas à nous aborder. Or, nous étions si souvent submergées par le torrent d'attention qui nous provenait de ceux-ci, qu'il m'en fallut davantage pour connaître ceux à la mine plus effacée. Mais l'énervement suscité par notre arrivée finit enfin par s'atténuer et je trouvai le souffle pour approcher ceux qui lorgnaient de loin nos échanges avec envie. Il ne s'agissait souvent que de tendre un bras, poser une question ou donner la chance de participer à un jeu comme les autres pour qu'ils ne m'enveloppent à leur tour d'une étreinte chaleureuse et qu'ils ne manifestent l'envie d'échanger.

Notre présence sortant désormais moins de l'ordinaire, certaines problématiques ressortent plus visiblement, telles que la violence entre les enfants, les problèmes de comportement, les difficultés d'apprentissage, ou les troubles de langage.  Lors de notre seconde réunion avec le personnel du Hogar,  nous avons pu rapporter nos observations et présenter diverses propositions quant à la forme que le projet pourrait avoir. Don José nous a exhortées en faisant remarquer que ces problèmes observés formaient justement la raison d'être du projet et du Hogar même.

Nous voici donc prêtes à entamer cette semaine-chantier pendant laquelle nous définirons plus concrètement les bases du projet et ferons une entrée en matière avec les enfants.

P.S. J'essaierai d'ajouter des photos le plus vite possible!     

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